PEAU D’ÂNE –
La fête est finie

Exit les jeunes filles naïves et innocentes, accablées et passives devant le malheur et n’ayant pour seule issue que de se marier avec un prince, exit aussi celles qui se martèlent ou se liment l’annulaire pour épouser le prince.

Ici, pas de bons, ni de méchants. Pas de héros, ni d’héroïnes. Mais deux vies, dans des réalités et contextualités différentes, deux vies que la filiation pourrait réunir, mais que finalement la filiation va détruire. Ici pas de roi et d’infante. Mais un père coupable, et une fille qui telle une Antigone prend les armes. Pas celles qui ensanglantent, percent et tranchent, mais celles de la parole et de l’acte poétique qui réparent, révèlent et rendent justice. Deux vies qui s’opposent dans le bain d’un mécanisme familial qui se révèlera maltraitant.

Pour raconter cette histoire, deux espaces : celui de la fille, et celui du père. Celui de l’enfance qui deviendra celui des enfants, et celui du père qui deviendra celui des adultes. Et finalement un espace unique, où les deux âges, qui se révèleront aussi être deux périodes de vie, coexisteront.

Ainsi cette nouvelle fable sera constituée de 3 histoires. Une pour les enfants (Peau d’Âne – Kids only), une pour les adultes (La fête est finie – Adults only) qui se joueront en simultanée sur un même plateau scindé en deux, et une dernière pour tous.tes (Peau d’Âne – La fête est finie) lors de la réunification du plateau.

Côté enfant, Peau d’Âne aura pour cadre une fête foraine, une piste d’auto-tamponneuse, des lumières criardes, des forains, des miroirs déformants …

Coté Adulte, La fête est finie se racontera dans le salon d’une famille aisée, plutôt de gauche et féministe, où l’on prépare un mariage, avec en toile de fond les sons d’une fête, des rires, des applaudissements, comme la promesse d’un futur heureux.

Nous créerons une pièce à double tranchant, double face, orchestrée comme une orfèvrerie au millimètre et portée par l’engagement physique total des acteur.rice.s de la compagnie. C’est eux, elles, avec leurs corps, leurs tronches, leurs timbres de voix et accents ouvertement différents, qui nous conduiront dans le plaisir jubilatoire de vivre une expérience unique, reliée intrinsèquement à celle vécue enfant, avant de dormir, lorsqu’un adulte nous lit une histoire. Une histoire qui nous effraie et dont on rêve, une histoire qui nous habite et nous échappe à la fois. Une histoire qui nous connecte à nos inconscients.
Ainsi naîtra Peau d’Âne – La fête est finie.

Hélène Soulié & Marie Dilasser, mai 2021