Le nu féminin – Désirer à posséder

Le nu féminin – Désirer à posséder

Petra Van Brabandt

2 juillet 2023

Conception Hélène Soulié

“Notre culture visuelle est l’héritière d’un mythe selon lequel le nu féminin est une célébration de la femme, ou de la beauté des femmes. La peinture occupe une place très importante dans le développement de cette culture visuelle qui est celle qui structure aussi nos désirs : l’homme est le plus souvent actif. Il est sujet. La présence de la femme, elle, fonctionne sur le mode de l’apparition et c’est son apparence qui définit sa valeur. Elle est vue, passive, objet à regarder. Présentée visuellement comme un objet que l’on peut prendre, structurée comme quelque chose à prendre : la violence sexuelle est nourrie par un certain registre visuel qui se développe dans la tradition occidentale et qui est soutenu à travers le temps par la valeur positive que l’on attribue à l’art.

Nos désirs sont, qu’on le veuille ou non, et quelques fois à nos dépens, structurés par ces critères normatifs qui légitiment le désir sexuel de possession. C’est ce qui est au cœur du registre et du regard patriarcal et colonial : ce qu’on désire, on le prend.”

Comment les représentations du corps féminin dans l’art opèrent-elles une distinction cruciale entre sujet et objet ?
Comment cette distinction structure nos manières de sentir et de désirer ?
Pourquoi et comment dans les pratiques artistiques actuelles, notamment dans les écoles d’art dramatique, cette mécanique d’appropriation des corps est reproduite en permanence ?
Qu’est-ce que cela crée ? Comment on en sort ?

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