LA COMPAGNIE

EXIT

EXIT : Voyants qui dans la nuit des théâtres signalent la sortie de secours.
Ou didascalie qui indique que le personnage sort.

EXIT : Sortir.
Créer un hors cadre.
Sortir de notre façon de concevoir le monde.
Savoir se remettre en question.
Se déplacer.
Se rencontrer.
Se mélanger.
Questionner ce qui fait notre présent commun.
S’enrichir mutuellement.
Inventer une façon de faire théâtre ensemble.
Créer des espaces d’exploration de soi. Des autres. Du monde. De la langue.
Avec urgence. Avec exigence.
Créer des mises en relation multiples.
Décoloniser et décloisonner les imaginaires.
Faire advenir de nouveaux récits.
Il n’y a pas une personne plus importante qu’une autre.
Il n’y a pas de spectacle plus important qu’un autre.
Il n’y a pas de spectateur.ices plus important.e.s que d’autres.
Il y a le théâtre.
Engagé par essence.
Dans la vie.
Dans la cité.
Et notre nécessité
À dire.

NOTES DE TRAVAIL, Hélène Soulié, mars 2016

 

Nous devons inventer nos lignes de fuite, si nous en sommes capables, et nous ne pouvons les inventer qu’en les traçant effectivement, dans la vie.
Deleuze & Félix Guattari
EXIT est une compagnie créée et dirigée par Hélène Soulié depuis 2008, entourée d’une bande d’acteur.ices, scénographe, éclairagiste, vidéaste, costumière, qui associe chaque saison des dramaturges et des chercheur.e.s à son travail.

Les pièces que nous créons sont des “sculptures sociales”.

Elles naissent de la nécessité d’allier, dans une même forme l’acte créateur et l’engagement citoyen, et de donner une réponse individuelle qui se pense collective. L’occasion de sortir des sentiers battus, de sortir des théâtres, d’aller sur les territoires écouter comment les gens parlent, et d’inventer une nouvelle façon de faire théâtre, en plaçant la rencontre au centre du processus.

« Contre une société qui brûle les expériences dans un vertige de banalité, qui uniformise le ressenti selon des canons publicitaires, qui aplatit la perception du monde selon des schémas opaques, qui contraint l’imagination à se mesurer avec la seule manifestation de la réalité, contre tout cela »[1], nous développons un théâtre de création en prise avec son temps, « un travail d’art sans concession »[2].

La rencontre avec les langues, les récits et les voix entendues, est le vecteur des créations. C’est à cet endroit qu’elles puisent leur énergie, et que les pièces s’écrivent. Ensuite, en “entomologiste”, Hélène Soulié met en scène au plus près des textes, persuadée par la puissance poétique et politique du verbe.
Ainsi, les projets sont avant tout des aventures de rencontres qui deviennent des aventures littéraires qui vont permettrent de toujours questionner notre rapport au monde et à l’art.

D’autre part, et ce dès le départ, nous avons voué notre pratique artistique à la mise en perspective de constats, de situations, en vue de susciter le questionnement.
L’art, pour nous, est politique, non pas toujours forcément dans le propos direct développé par une œuvre, mais par essence.
Il est un terrain de résistance possible contre l’appauvrissement du lien social et de la pensée. Il permet d’appréhender le monde par le biais du pas de côté, poétique, et de s’engager ; il est “poélitique”.
Il est la possibilité d’une parenthèse où l’on donne à voir, à entendre – dans un contexte propice à l’attention, l’invisible, l’indicible, l’inentendable.
Cette posture se traduit sur le plateau par une esthétique du jeu de l’acteur.ice et de la parole très radicale, musicale, partitionnée (la place donnée à l’écoute, à la langue, au silence et au bruit), et par des choix formels toujours au service d’un enjeu de pensée.
Et si les lieux d’expression de l’art, sous toutes leurs formes, peuvent être considérés comme des “sanctuaires de l’attention”, il est essentiel de toujours relier ce que nous y montrons à l’extérieur, à un territoire.
C’est pourquoi, nous nous attachons à proposer des séries d’ateliers, workshops, et à signaler notre présence afin d’enclencher de nouvelles rencontres, qui deviendront peut-être sujet de nouvelles créations…

La compagnie alterne les pièces en salle, à celles créées pour la décentralisation, va à la rencontre de tous les publics, sans présupposé.

 

[1] Citation de Marco Baliani – extraite de Ce que parler veut dire – Olivier Favier – http://www.larevuedesressources.org
[2] Extrait de l’article de Jean-Pierre Léonardini – L’humanité – A propos d’ Eyolf d’Henrik Ibsen – mis en scène d’Hélène Soulié – 12 mars 2013.

 

Share This